Le XXIe siècle, malgré ses avancées technologiques phénoménales, peine à présenter un mouvement artistique distinctif et novateur à la hauteur des mouvements emblématiques des XIXe et XXe siècles. Là où les siècles précédents nous ont offert l’impressionnisme, le cubisme, le surréalisme, et d’autres, notre ère semble, à première vue, plongée dans un vide artistique sidéral.
Pourtant, le numérique est venu bousculer nos paradigmes. Le Web 2.0 a démocratisé la création et le partage, permettant à chacun de devenir créateur et consommateur. Il a brisé les barrières traditionnelles et les structures hiérarchiques. Avec le Web 3.0, la décentralisation est devenue le maître mot, offrant un nouveau paradigme de propriété, de commerce direct entre créateur et consommateur, et un espace pour des œuvres d’art immersives et interactives.
L’intelligence artificielle, quant à elle, est un tour de force qui a le potentiel de révolutionner l’art. Elle offre une maîtrise technique presque instantanée, permettant à l’artiste de se concentrer sur la vision plutôt que sur l’exécution. Avec l’accès démocratisé à l’information, n’importe qui peut rapidement maîtriser des concepts complexes et les exprimer artistiquement, sans des années d’études formelles.
Les réseaux sociaux amplifient ces voix, donnant une audience mondiale à ceux qui, autrefois, auraient été confinés à des cercles restreints. Ils rompent avec l’académisme bourgeois, permettant une diversité d’expressions et d’idées jamais vue auparavant.
Tout cela crée un nouveau paysage, où l’art n’est plus limité par les institutions, mais est défini par l’individualité, la technologie et l’interconnectivité. Si nous n’avons pas encore identifié un mouvement artistique dominant pour notre siècle, peut-être est-ce parce que nous sommes en train de le vivre, de le forger, dans ce monde numérique en constante évolution.
À l’aube de cette ère numérique où tout semble en perpétuelle mutation, une interrogation élégiaque se dessine : en l’absence d’une renaissance artistique discernable, quelle forme d’expression doit guider notre quête esthétique ? Persuadé de la prééminence de l’art numérique, je considère celui-ci comme le phare de notre temps. Toutefois, nous ne pouvons éluder les ombres qui planent sur notre horizon : l’éventualité d’une guerre nucléaire, d’inquiétantes restrictions énergétiques ou d’autres aléas jadis relégués au rang de chimères, mais qui, en ce 18 octobre 2023, émergent cruellement comme des scénarios tangibles. Je nourris l’espoir que ces perspectives sombres restent de simples velléités. En l’absence de telles adversités, je suis convaincu que notre époque, intrinsèquement technologique, se dirige inexorablement vers une consécration de l’art numérique.
Je pense que l’IA dans l’art reste encore une chose qui fait peur